Resumen
Les expositions au poste de travail peuvent être impliquées dans la genèse de nombreuses maladies respiratoires. Leur dépistage en médecine du travail est un réel enjeu par leur fréquence et leur possible gravité. Actuellement, ce dépistage repose sur un examen spirométrique, un examen techniquement exigeant avec de nombreuses contre-indications. La Forced Oscillation Technique (FOT) semblerait être une alternative intéressante. Cependant, l'utilisation des oscillations forcées n'a pas été étudiée et validée en médecine du travail. Ainsi, cette étude avait pour but de comparer l'utilisation de la spirométrie et des oscillations forcées en pratique courante de médecine du travail en termes de faisabilité et de sensibilité. Matériels et méthodes : une étude observationnelle, transversale et monocentrique a été réalisée chez 230 salariés d'entreprises de l'agglomération toulousaine adhérentes à l'ASTIA. Chaque salarié complétait un auto-questionnaire sur ses caractéristiques socio professionnelles et médicales puis réalisait trois mesures avec le Tremoflo (appareil utilisant la FOT) puis trois spirométries. Résultats : dans la population étudiée, 131 salariés (57,0%) ont obtenu des résultats normaux, 31 salariés (13,5%) ont eu une mesure anormale uniquement avec la FOT, 8 Salariés (3,5%) ont eu une spirométrie anormale isolée et 5 salariés (2,2%) ont eu une mesure anormale pour les deux examens (FOT et spirométrie). Les critères de validité des mesures n'ont pas été remplis par 61 salariés (25,5%) pour la spirométrie contre 8 salariés (3,5%) avec la FOT. La mesure par la FOT a été jugée comme plus acceptable que la spirométrie par 178 salariés (78,2%). Conclusion : les mesures par la FOT seraient un outil intéressant à instaurer en médecine du travail. L'examen est plus acceptable par les salariés et les mesures sont très rarement ininterprétables. Par ailleurs, l'avantage principal de cette technique est un dépistage précoce des troubles ventilatoires par une étude des voies aériennes distales. Des études cliniques sont encore à mener afin d'entériner les avantages de cette technique, affiner la pertinence clinique des mesures et pouvoir rédiger des recommandations de bonne pratique.
Lifar P.